Bullítin de la SOCIÉTÉ
PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1978 /TOME 75/4
Analyse de deux pointes de Palmela du Centre-Ouest
par José Gomez et Roger Joussaume
I — Pointe de Palmela de Pépiron à Saint-Just, Charente-Maritime
La pointe de Palmela de Pépiron a déjà été décrite par notre collègue et ami A. Cofïyn dans un précédent fascicule de notre bulletin (1969). C'est une pointe de type classique, à lame foliacée de section lenticulaire, et soie courte de section rectangulaire (fig. 1, n° 1). Nous rappellerons qu'elle fut découverte lors de la fouille d'une villa gallo-romaine bâtie sur un emplacement ayant connu plusieurs occupations protohistoriques : Bronze Moyen ou Final (céramique à pastillage), Bronze final II (épingle à
tête globulaire), Bronze final Illb (céramique à grecque incisée et fragment d'épée en langue de carpe), la Tène (céramique, armille et anneau) (C. Gabet, 1962 ; A. Cofïyn, 1969 ; J. Gomez, 1976). On remarquera que le site n'a pas livré le moindre tesson de vase campaniforme contrairement à ce qu'on aurait pu attendre.
L'objet a été analysé, à notre demande, au laboratoire de préhistoire de la Faculté des Sciences de Rennes, par J.-R. Bourhis, à qui nous adressons nos vifs remerciements, ainsi qu'à C. Gabet, Président de la Société de Géographie de Rochefort, propriétaire de cette arme. L'analyse a donné le résultat suivant :
fig. l Pointe de Palmela de Pépiron à Saint-Just, Charente-Maritime.
que J.-R. Bourhis commente ainsi :
« La pointe de Palmela venant du site de Pépiron à Saint-Just est un cuivre fortement arsénié (5% As). Le métal a pu être enrichi en arsenic par rapport d'un minerai approprié (orpiment, réalgar, ...). La pointe du dolmen de Kercadoret en Locmariaquer avait 1,5 % d'arsenic » (lettre du 31 mai 1974).
Il est intéressant de constater, que tout comme la pointe de Pépiron, le poignard occidental de la grotte de La Trache a une teneur de 2 % d'arsenic. L'arsenic entre également en proportion appréciable dans la composition des haches plates analysées du bassin de la Charente, qui en contiennent de 1,5 à 3 % (Gomez, 1976). Ces objets paraissent ainsi appartenir à un stade technique analogue de la métallurgie du cuivre.